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Oct 142013
 

 

Un billet de Laurent Mann, paru sur son blog

 

Affiche Mère en Amer Mer - Pierre Pfauwadel - Carol LandriotQuand on évoque une œuvre de jeunesse, on fait généralement référence à un artiste reconnu. Souvent, il a depuis longtemps déjà rejoint le panthéon des classiques. on parle d’œuvre de jeunesse en référence à toutes les œuvres qui ont suivi et en dont on découvre rétrospectivement qu’elles étaient présentes déjà, comme en gestation, dans ladite œuvre de jeunesse. Il n’y a rien de péjoratif à parler d’œuvre de jeunesse, bien au contraire. Elle est une annonce de ce qui fut ensuite, de ce dont elle a accouché.

Il est beaucoup plus rare d’assister à la naissance d’une œuvre, donc à l’éclosion d’un artiste. D’ailleurs on l’ignore, rien n’est jamais acquis à l’homme, encore moins à l’artiste. On ne peut que le présumer, présumer de la suite, c’est-à-dire en réalité la souhaiter, l’espérer. S’aventurer à la prédire.

Ils ont tous entre vingt et vingt-cinq ans. L’auteur, le metteur en scène, les comédiens et jusqu’à la jeune artiste qui a réalisé l’affiche de cette Mère en Amer Mer. Et c’est avec l’énergie pure de leurs vingt ans qu’ils nous administrent là une claque magistrale. Une leçon à propos de la chose théâtrale qui est par essence démesurée, qui est outrance et subversion, qui est passion dévorante, quand le rire le dispute aux larmes – et réciproquement. 

On pourrait sans mal trouver bien des défauts à tout cela, dire que parfois l’auteur, parfois le metteur en scène, parfois les comédiens sont rattrapés par le convenu, dire qu’ici l’auteur s’est regardé écrire et que là tel comédien s’est regardé jouer, que la mise en scène est l’occasion un peu timide. Qu’importe. Le propos est tenu et il fait mouche. Comme dirait l’autre, à la fin de l’envoi, il touche.

Le propos, c’est la jeunesse et ce qu’il lui faut parvenir à faire, jusqu’à tuer père et mère, pour se libérer de l’enfance et s’approprier ses rêves et finalement sa vie. S’élever, s’envoler malgré les entraves, malgré l’amour qu’on porte à ceux qui nous entravent. Quitter cette maison qui nous a vu naître et qui désormais nous enferme, parce qu’on y sera toujours l’enfant, l’enfant de la maison et qui étouffe  sous l’amour qu’on lui prodigue et qui est une demande, cet enfant sur lequel pèsent les attentes et les espoirs de parents devenus vieux – parce qu’ils n’ont plus vingt ans.

Ne plus être cet enfant pour devenir soi, et le rester cependant pour eux. Pour elle surtout, la mère. Parce que c’est d’elle dont il s’agit ici, pour l’enfant. Le père est mort déjà, ce qui évite de devoir le tuer pour s’en libérer. La mère elle n’est que malade. Ce qui complique tout, parce que la maladie est supposée mortelle, et donc la mère aussi : le chantage affectif s’en trouve décuplé, ainsi que la solidité des entraves.

Il est jeune, sa mère est malade. Il s’apprête à vivre, entièrement, passionnément, avec l’avidité démesurée de ses vingt ans, aimer et parcourir le monde sans penser ni à la maladie ni à la mort. Il part donc, il quitte la maison et sa mère malade. Qu’importe si c’est en rêve ou en vérité qu’il parcourt le monde et rencontre ses habitants, il part le plus loin possible, vivre sa vie, libre. Et l’on voyage avec lui, et l’on traverse les mers à ses côtés, et l’on y fait avec lui toutes sortes de rencontres – dont la moindre n’est pas celle de Sergio, le lama qui parle. Et c’est avec lui encore que l’on comprend que sa mère l’accompagne, malgré lui, mendiant son amour, mendiant son retour. On a beau avoir vingt ans et avoir toute l’insouciance du monde, l’on n’échappe pas si facilement à l’amour de ceux que l’on aime en retour, fut-ce d’un amour mêlé d’exaspération et de rage. D’angoisse aussi, cette amer gangrène de l’âme.

La pièce est romantique. Le voyage est onirique. Et la langue qui nous en rend compte est belle, qui sait nous emporter loin, d’un mot à l’autre comme on sauterait de vague en vague, si loin qu’on craint par moment de se perdre et sombrer dans les mots, quand nous voilà tout à coup rattrapés, au dernier moment, par une vague plus grosse, et projetés contre les durs rochers d’un propos qui n’oublie jamais de suivre son cours et de vous y emmener. Flux et reflux de la mer, sur laquelle on s’en va, sur laquelle, amer, l’on s’en revient. Et la mère qui, obstinément, nous accompagne.

Je l’ai dit déjà, la mise en scène semble par moments un peu timorée, mais comment reprocher un manque d’envergure sur une si petite scène. La contrainte était forte pour un texte qui invite à tant de grands espaces et, finalement, Simon Tilche – dont c’était la première mise en scène au théâtre – s’en sort plutôt très bien et parvient, au moyen de quelques belles trouvailles bien exploitées, à donner entre onirisme et trivialité tout le relief nécessaire aux comédiens comme au texte d’une pièce dont ils se font admirablement les interprètes.

On le sent, ils, comédiens et comédiennes, ont pris du plaisir ensemble à jouer cette pièce. De fait, ils sont justes. Mieux, ils sont bons. Citons-les : Guillermina Celedon, Baptiste Genet, Gaspard Lepage, Clara Marchina, Pierre Pfauwadel et Emma Pourcheron. Pierre Pfauwadel, en particulier, incarne avec une maîtrise remarquable le personnage d’Yvan, ce jeune homme écorché entre mer et mère, dont il est donc aussi l’auteur. De la graine de grand comédien, sans aucun doute et entre autres choses.

J’ignore la vie qui sera accordée à ce spectacle, mais si l’occasion vous est donnée de le voir, ne la manquez surtout pas. C’est bien plus que rafraîchissant. Et je sais pour ma part qu’il me sera donné un jour d’en reparler en disant : « J’y étais ! »

Je n’oublie pas enfin de citer Carol Landriot, l’auteur de l’affiche, parce que son travail le vaut plus que bien.

 

 14 octobre 2013  Publié par à 12 h 44 min Non classé Pas de commentaires »
Mai 212013
 

En mai-juin, 50 artistes du Génie de la Bastille exposeront à Vienne (Autriche) dans le cadre de deux invitations : à l’Institut français de Vienne, avec l’association d’artistes viennoises Intakt et à la Kellergalerie.

FLYER KELLERGALERIE

 

« EN MOUVEMENT/IN BEWEGUNG »
En partenariat avec l’association d’artistes viennoises Intakt.

Exposition à Vienne, du mercredi 29 mai au vendredi 28 juin, à l’Institut Français de Vienne, palais Clam-Gallas, Wahringer Strasse 30, 1090 Wien.

Vernissage : mardi 28 mai à 19 h 30.
Finissage : vendredi 28 juin à 19 h 30.
Jours d’ouverture : Du lundi au vendredi de 15 h à 18 h, le samedi de 10 h à 13 h, fermé le 30 mai.

Texte de présentation sur le site de l’Institut français de Vienne :

L’exposition « In Bewegung » (« En mouvement ») à l’Institut Français de Vienne marque la première étape d’une coopération entre l’association d’artistes parisiens « Le Génie de la Bastille » et le groupe des artistes femmes « Intakt » de Vienne. Cette exposition permettra aux artistes des deux groupes de se rencontrer, de découvrir leur travail respectif et de proposer ensemble leurs œuvres aux visiteurs de l’Institut. 

A l’origine de cette confrontation, « Intakt », né dans les années 1970, se conçoit toujours « en mouvement », ce qui explique aussi le titre de l’exposition. 

Quant au « Génie de la Bastille », cette association créée en 1984 est l’initiatrice des premières portes ouvertes d’ateliers d’artistes à Paris et s’est développée à l’international à partir de 1988 en créant des échanges réguliers avec d’autres pays. 

Toutes les disciplines artistiques seront représentées : peinture, dessin, sculpture, vidéo, installation et notamment la création d’œuvres in situ dans les jardins de l’Institut. L’expérience sera poursuivie par l’invitation, dans un futur proche, des artistes d’Intakt à Paris. 

43 ARTISTES DU GÉNIE : Ora Adler, Galit Allouche, Françoise Anger, Marie Barbé, Annie Barel, Jessie Bensimon, Ute Best, Christiane Blanc, Gérard Brévière, François Cardi, Corine Sylvia Congiu, François Cosson, Pierre Crouzet, Barbara Debard, Hélène Déry, Jacqueline Fauchère-Fruchère, Paul Flury, Fontaine de la Mare, Dominique Gayman, Fabienne Gotusso, Taïne Gras, Charlotte Herben, Hiroko Hori, Isabelle Janier, Jisseo, Lika Kato, Ellès Kattar, Sophie Lang, Jeanne Laurent, Magali Léonard, Patrick Lispki, Danielle Loisel, Maïka, Pierre Millotte, Geroges Nadra, Polska, Tatiana Stolpovic, Lorna Taylor, Rena Tzolakis, Adrien van Nieuwenhuyzen, Mieke Vasse, Catherine Videlaine, Thikovid Yin. 

 

ŒUVRES GRAPHIQUES A LA KELLERGALERIE
En partenariat avec la Kellergalerie.

Exposition à Vienne, du lundi 27 mai au lundi 24 juin.

Vernissage : lundi 27 mai à 19 h. 
Jours d’ouverture : Mercredi et Jeudi 14 h-17 h et sur RV.
La Galerie sera également ouverte les 7 et 8 juin dans le cadre des journées d’ouverture des ateliers et Galeries du quartier Landstraße 2013 (14 h-20 h).

Kellergalerie art.ig; Hainburger Str. 44/3, 1030 Wien

8 ARTISTES DU GÉNIE : Colette Birambo, Hélène Déry, Sylvette Gassan, Gabriela Golin, Jean-Jacques Lapoirie, Anne Paternostre, Bogumila Strojna et Mireille Vitry. 

 

 21 mai 2013  Publié par à 10 h 17 min actualités Pas de commentaires »
Mai 182013
 

Isabelle Janier met la « SEP en scène ». Idées reçues, combats, espoirs, non-dits et quiproquos… Des comédiens portent la voix des patients pour illustrer leur quotidien.

Bonjour à toutes et à tous

Je vous invite à SEP EN SCENE mon dernier spectacle
à l’initiative des laboratoires NOVARTIS

SEP en scene

Le mardi 28 mai à 19h30
Au Tapis Rouge
67 rue du Faubourg Saint Martin – 75010  Paris

Entrée gratuite en fonction des places disponibles
Réservation indispensable

 

Une pièce écrite et mise en scène par Isabelle JANIER

avec :
Marion ZABOITZEFF
Henri BOTTE
Luce MOUCHEL (Paris le 28 mai –Strasbourg le 9 octobre – Bordeaux  le 28 novembre)
en alternance avec :
Ariane PICK (Lille le 20 juin – Marseille le 26 Septembre)

Et :

Sonographie : Yves PRINCE

Création musicale : Jeanne BOURGOIN

Lumière : Frédéric DUGIED

Avec la participation du Dr Olivier Heinzlef, du Pr Thibault Moreau, d’associations de patients
et d’Isabelle Janier.

 

A très bientôt !

Isabelle

 

 18 mai 2013  Publié par à 15 h 04 min actualités Pas de commentaires »
Mai 182013
 

Exposition OBLIK dessins et peinturesLes 17 et 18 mai 2013, l’atelier OBLIK expose des oeuvres sur papier sous toutes ses formes.
Des dessins donc, mais aussi des peintures, collages etc…

Du papier brouillon, journal, japon, bulle, roulé, déroulé, gratté, déchiré, conservé, marouflé, recyclé, le papier est d’abord cet objet fragile -mais pas tant que ça- qui renvoie à l’enfance. C’est direct et ça raconte beaucoup… Le papier tombe le masque, se manipule avec aisance, il est en principe économique, déjà blanc mais rien ne l’empêche d’être hors de prix et de toutes les couleurs. Bref, le papier est pour tous, des classes maternelles jusqu’au Louvre.

Il se regarde de près, de tout près… Nul n’ignore sa proximité immédiate, sa taille assurément mais pas seulement, ne parle-t-on pas de rêves de papiers ? Retour en terre de fragilités…

Nous avons décidé d’inviter chacun un artiste à nous rejoindre dans notre salle d’expo : Cecilia Andrews, Andrea Carreño, Leonardo Godoy-Mühsam, Richard Laillier, Pilar Saltini, Stéphane Trois Carrés, Isabelle Janier.

Et les artistes d’Oblik : Mauro Bordin, Marko Echeverria, Stéphane Fromm, Ochico, Marc Leonard, François Minaudier, Mario Murua et David Perchey

On compte sur vous.

Vendredi 17 mai > Vernissage de 17h30 à 22h00

Samedi 18 maI > Expo de 10h à 20h

ATELIER OBLIK > 19 rue du docteur Emile Roux 92110 – Clichy la Garenne

Comment venir ?

Dossier de presse

www.atelier-oblik.com


INVITATION OBLIK / DESSINS ET PAPIER

MARIO MURUA 

Mario-Mura  

invite

ISABELLE JANIER

Isa-Janier

 

 

 18 mai 2013  Publié par à 14 h 50 min actualités Pas de commentaires »
Avr 032013
 

-> La prochaine exposition de l’association les Traces Habiles, “INTIMITÉS CRÉATIVES“, sera ouverte au public au 6 rue Elzévir, 75003 Paris, du 12 au 14 avril 2013 (voir horaires sur le carton)

autour des dessins de Marie-Claude Beck, Caroline Bigot, Henri Bony, Jean-Marc Bretegnier, Jean-Noël Buatois, Michel Camain, Pierre Emmanuel Chatiliez, Edith Commissaire, Thibault Conan, Claude Courtecuisse, Marie Delafon, Nicolas Flawisky, Catherine Geoffray, Emmanuel Giraud, Benjamin Graindorge, Ahmet Gülgönen, Isabelle Janier, Jean-Marc Kerdelhué, Samuel Lacroix, Charlotte Lamoglia, Sébastien Lange, Erwan Lebourdonnec, Emmanuel Lesgourgues, Vincent Mauroux, Catherine-Jeanne Mercier, Sophie Milenovich, Patrice Novarina, Paul de Pignol, Bertrand Segers, Marie Sellier, Jean-François Vrod et Catherine Zask.

  

-> Soutenez le projet “dess(e)ins à la bibliothèque Forney“ via le site Kisskissbankbank : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/dess-e-ins-aux-designer-s-days

 

INTIMITÉS CRÉATIVES

 

dess(e)ins
LES TRACES HABILES

 

 3 avril 2013  Publié par à 16 h 09 min actualités Pas de commentaires »